Ensemble intercontemporain © Anne-Elise Grosbois
Artistes
Programme
Week-end thématique « Contes Fantastiques »
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De 18h à 19h : Rencontre avec les compositeurs George Benjamin et Michael Jarrell.
Entrée libre
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20h : Concert
| Michael Jarrell (né en 1958), Music for a While (pour ensemble)
| George Benjamin (né en 1960), At First Light (pour petit orchestre)
Entracte
| George Benjamin, Into the Little Hill
Conte lyrique en deux parties pour soprano, contralto et ensemble de quinze musiciens
La Foule, l’Etranger, le Narrateur, l’Enfant du Ministre – Jenny Daviet, soprano
La Foule, le Narrateur, le Ministre, l’Epouse du Ministre – Camille Merckx, contralto
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Solistes de l’Ensemble intercontemporain :
Hae-Sun Kang et Diego Tosi, violons
Odile Auboin et John Stulz, altos
Éric-Maria Couturier et Renaud Déjardin, violoncelles
Nicolas Crosse, contrebasse
Sophie Cherrier, flûte
Thibaud Rezzouk, hautbois
Martin Adámek, Alain Billard et Jérôme Comte, clarinettes
Paul Riveaux, basson
Jean-Christophe Vervoitte, cor
Lucas Lipari-Mayer et Clément Saunier, trompettes
Lucas Ounissi, trombone
Aurélien Gignoux, percussions et cybalum
Gilles Durot, percussions
Sébastien Vichard, piano
Musicien supplémentaire :
Vincent David, saxophone
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Durée du concert : 1h40 avec entracte.
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Restaurant partenaire :
LE BERTSU
Centre culturel Peyuco Duhart, Saint-Jean-de-Luz
Tapas / Boissons – Entracte et après concert jusqu’à 23h
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🎧 À écouter sur France Musique
| Pierre Bleuse – Grands Entretiens
| George Benjamin – Grands Entretiens
| La Matinale avec George Benjamin, un compositeur essentiel
| Michael Jarrell « Artisan du sensible » – Le portrait contemporain
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📜 Le programme musical
Désireux par-dessus tout d’assurer sa réélection, le Ministre d’un État sans nom accède aux revendications insistantes de la foule et demande à un Étranger sans visage de débarrasser le pays de ses rats. Comment celui-ci procèdera-t-il ? En jouant sa musique – « Avec la musique, je peux ouvrir un cœur aussi facilement que vous pouvez ouvrir une porte », explique l’inconnu. Seul l’Enfant du Ministre s’interroge sur la nécessité de tuer les rats. L’Étranger mène sa mission à bien mais il ne recevra pas le salaire promis, le Ministre jugeant que les rats sont partis de leur plein gré. La vengeance de l’Étranger amènera le spectateur à comprendre le titre de ce conte lyrique noir : Into the Little Hill.
Avec cet ouvrage inspiré du Joueur de flûte de Hamelin, le compositeur George Benjamin fait en 2006 une entrée spectaculaire dans le monde de l’opéra. L’écriture dense de son librettiste, le dramaturge Martin Crimp, offre une quantité de niveaux de lecture, du récit biblique à la satire politique en passant par une réflexion sur la place des artistes dans la société. Cette intensité est renforcée par la musique concentrée de Benjamin : celui-ci choisit de distribuer l’intégralité des rôles à deux chanteuses seulement, et de confier son orchestration à un ensemble réduit de quinze musiciens, de sorte que les voix puissent toujours rester audibles. L’effectif instrumental est cependant d’une richesse extraordinaire, Benjamin convoquant un cymbalum, un banjo, une mandoline, des cors de basset, une flûte basse… Si le traitement de l’ensemble est indéniablement moderne, la nature inhabituelle des instruments donne le sentiment d’écouter une musique sans âge, dont les pouvoirs mystérieux restent à découvrir.
Dans sa pièce Music for a While écrite en 1995, Michael Jarrell élabore lui aussi une partition dramatique atemporelle : son titre provient d’une aria de Henry Purcell (1659-1695), extraite de l’opéra Œdipe. Le début de la pièce reprend d’ailleurs les quatre premières mesures de l’aria mais elles sont méconnaissables, comme déformées par un filtre… tant et si bien que cette introduction fait davantage penser au début de « L’adieu » qui vient conclure Le Chant de la Terre mahlérien. Le reste de la pièce s’efforce de répondre à une question qui a également préoccupé George Benjamin dans At First Light, œuvre de jeunesse conçue en 1982 : comment évoluer entre une approche statique et une approche dynamique du son ? Qu’est-ce qui change ? Qu’est-ce qui reste ? Dans Music for a While, Jarrell s’efforce de son propre aveu de « composer une musique de l’instant qui se réinvente constamment, une musique qui se renouvelle en permanence, toujours en référence à son appartenance ».
Benjamin explique pour sa part qu’At First Light « est une contemplation de l’aube, une célébration des couleurs et des bruits du petit jour ». La lumière de l’orchestration se lève au fil des fanfares du début de l’œuvre. Par la suite, des chants d’oiseaux rappellent çà et là Olivier Messiaen, dont Benjamin fut l’élève. Le discours retombe dans un quasi silence au début de la troisième et dernière section de l’ouvrage mais c’est pour mieux s’animer et s’illuminer à nouveau, le compositeur multipliant les effets de résonance jusqu’à une conclusion éblouissante. En écrivant cette partition, Benjamin s’est inspiré d’une source extra-musicale, le tableau Norham Castle, Sunrise, de William Turner (1845) : « ce qui m’a immédiatement saisi dans cette merveilleuse image, c’est la manière dont les choses — les champs et les vaches, et le château même — semblent avoir littéralement fondu sous l’intense lumière du soleil. Comme si la peinture n’était pas encore sèche. » Avec ses couleurs sombres, Into the Little Hill proposera, bien des années plus tard, un tout autre décor.
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