Poème Harmonique ©Bogdan Krezel
Artistes
Programme
Anonyme, Te Deum, Plain chant
Jean-Baptiste Lully (1632 – 1687), Te Deum
Symphonie – Patrem immensae majestatis – Tu ad dexteram Dei sedes – Salvum fac populum tuum – Dignare, Domine – In Te, Domine, speravi
Marc-Antoine Charpentier (1643 – 1704), Te Deum, H. 146
Te Deum laudamus – Te æternum Patrem – Pleni sunt cœli et terra – Te per orbem terrarum – Tu devicto mortis aculeo – Te ergo quæsumus – Æterna fac cum sanctis tuis – Dignare, Domine – Fiat misericordia tua – In te, Domine, speravi
Échos de l’illustre mariage de Louis XIV, le Poème Harmonique lance aux cieux luziens deux Te Deum en majesté. Gloire et puissance enflamment l’église de guirlandes séraphiques et d’élans conquérants.
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À écouter sur France Musique : Les Grands Entretiens de Vincent Dumestre, par Judith Chaine.
Restaurants partenaires (réservation obligatoire avant le 1er septembre) :
BIDAIAN
20, Rue de la Baleine, Saint-Jean-de-Luz – 06 76 14 95 88
À partir de 22h00
Tarif menu partenaire du festival : 45€ (entrée + plat + dessert)
KOMPTOIR des Amis
7, Bd du Commandant Passicot – Saint-Jean-de-Luz – 05 24 33 61 04
À partir de 22h00
Tarif menu partenaire du festival : 30€ (entrée + plat ou plat + dessert)
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Le programme musical
Jean-Baptiste Lully est un homme de théâtre, habitué aux grandes envolées que la pompe cérémonielle demande, que le protocole exige, que le faste versaillais réclame. Inventeur génial de la tragédie lyrique, il le fut également pour les grands motets, partageant cette innovation avec Henry du Mont. On considère le Miserere Mei, de 1664, comme le premier du genre, œuvre qui, avec tant d’autres, illumina la Chapelle royale et le Concert spirituel pendant plus d’un siècle, jusqu’à la Révolution française. Ce « grand motet » trouve son équivalent en Allemagne avec la cantate et en Angleterre avec l’anthem. Il en fut joué une quantité impressionnante à Versailles, la liturgie demandant autant à la musique qu’à la célébration du culte. Dans la réalité, un motet est tout ce qui est chanté à caractère sacré, hormis les leçons de ténèbres et les messes.
Parmi ces grands motets, les Te Deum revêtent une attention particulière, liés à un évènement à fêter, victoire militaire, mariage, naissance ou guérison du roi. Celui de Lully revêt un caractère très personnel puisqu’il est écrit pour célébrer le baptême de son fils aîné, auquel le roi avait fait la grâce de devenir le parrain. Ainsi, deux récipiendaires bénéficiaient-ils du grandiose de cette musique. Lully le dirigera pour la première fois le 9 septembre 1677 en la chapelle de Fontainebleau, année qui fut une des plus somptueuses pour Lully, avec la création d’Atys. Ce Te Deum fut joué plus d’une dizaine de fois mais c’est la dernière représentation que l’histoire a retenue. Le 8 janvier 1687, 150 musiciens jouent cette œuvre à l’Eglise des Feuillants pour fêter la guérison de la royale fistule. Lully, fâché par quelque mauvais rythme, frappe de son bâton sur le sol pour marquer davantage la mesure et se plante le pieu dans le pied. Sa jambe s’infecte. Il faut amputer mais Lully refuse. Un danseur ne peut perdre son âme. La gangrène triomphera du génie. Il meurt le 22 mars 1687 dans sa maison.
Marc-Antoine Charpentier a laissé une production considérable, plus de 550 œuvres, pratiquement toutes vocales et, pour une très grande majorité, à caractère religieux. Parmi ce corpus, on compte une grande centaine de motets. Ecrit au début des années 1690, alors que Charpentier était maître de musique à l’Eglise Saint-Louis des Jésuites, ce Te Deum, œuvre classique à l’immense renommée, est écrit pour huit solistes, chœur et orchestre à quatre parties « à la française » avec flûte, hautbois, trompettes et trompettes basses, timbales et basse continue. Charpentier aurait composé six Te Deum. Quatre seulement nous sont parvenus. Le plus connu est en ré majeur, tonalité « joyeuse et martiale, lumineuse et guerrière » d’après Charpentier. Il fête une victoire militaire, probablement celle de la bataille de Steinkerque le 3 août 1692, qui vit la déroute de la Ligue d’Augsbourg, alliance de pays européens contre la France.
Ce Te Deum a été redécouvert en 1953 par le musicologue Carl de Nys et aussitôt enregistré par l’Orchestre Pasdeloup. Ce fut un succès immédiat. Dans son épitaphe, Charpentier dit « vouloir guérir, purifier, sanctifier les oreilles des hommes pour qu’ils puissent entendre le concert sacré des anges ». Que sa volonté soit accomplie !