Félix Roth ©Caroline Doutre
Artistes
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François Salque
Violoncelle
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Félix Roth
cor
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Jean-François Heisser
piano
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Jean-Frédéric Neuburger
Piano
Covoiturage
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Programme
Robert Schumann (1810 – 1856)
Six études en forme de canon Op. 56 (transcrites pour deux pianos par Claude Debussy)
Adagio et allegro pour cor et piano Op. 70 (10’)
Johannes Brahms (1833 – 1897)
Variations sur un thème de R.Schumann pour piano à quatre mains, Op. 23 (18’)
Entracte
Robert Schumann (1810 – 1856)
Cinq pièces dans le ton populaire pour violoncelle et piano, Op. 102 (16’)
Andante et Variations pour deux pianos, deux violoncelles et cor WoO 10/1 (18’)
Schumann, dans lequel Ravel trouva son miel, et Brahms, unis par la muse Clara, s’échangent des thèmes et se livrent à un duel de variations. Ils délivrent ici leurs plus beaux contrepoints et mêlent au romantisme du cor la volupté du violoncelle.
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Le programme musical
Robert Schumann est avant tout un poète et la musique son écriture, inspirée par Heine, Heichendorff ou Novalis. Contrairement à Chopin pour lequel on peut parler de musique pure, en Scherzos, Ballades, Études ou Préludes, Schumann titre ses œuvres, Carnaval, Scènes d’enfants ou Papillons. On est en plein romantisme. Et si les Études opus 56 semblent constituer une œuvre de travail, elles n’en sont pas moins versifiées à la manière d’un conteur. Bien qu’il s’agisse de contrepoints rigoureux, exercices complexes ou fugues à la manière de Bach, le lyrisme et l’espiègle parlent à mots ouverts, délicieusement.
Léopold Uhlmann conçu le fameux cor viennois à trois pistons et Schumann ne put s’empêcher d’écrire une pièce pour ce nouvel instrument. Ce fut Romance et Allegro, titre du manuscrit qui fut changé en Adagio et Allegro. Il l’écrivit en une seule journée, celle du 14 février 1849. Schumann prit plaisir à utiliser toutes les possibilités de l’instrument, avec un ambitus large de trois octaves et demie et les chromatismes facilités par la nouvelle mécanique. Cela le rendit si heureux que, quelques jours après, il débutait l’écriture du Konzerstück pour quatre cors. Cet Adagio et Allegro, que Clara jugeait « superbe, frais et passionné », débute par un nocturne d’une grande émotion suivi d’un rondo, revient à l’ambiance initiale et termine par une page dans l’esprit d’un concerto.
On connaît l’admiration réciproque de Brahms et Schumann, et leur passion commune pour Clara. Ces Variations, écrites en novembre 1861, sont une sorte de Tombeau de Schumann. Le thème varié est le fameux Geister-Thema, mélodie envoyée par les anges de la part de Schubert et Mendelssohn que Schumann entendit dans ses hallucinations le 17 février 1854 (il mourra en juillet 56). Lui-même tenta d’écrire des variations sur ce thème à l’asile d’Endenich. En vain. Dédiées à Julie Schumann, la troisième fille de Clara et Robert, ces Variations opus 23 sont une œuvre de recueillement. Composée de dix variations, elle termine par une marche funèbre.
Les Cinq Pièces dans le ton populaire sont très joyeuses. Schumann a même écrit « mit Humor » (avec Humour), au début de la première. Elles sont danses de cours de ferme, berceuse tendre et naïve, ballade ingénue, marche ou final impétueux. Elles furent écrites les 15 et 17 avril 1849. L’année suivante, Clara joua ces pièces pour l’anniversaire de Robert, le 8 juin. La véritable création se fit après la mort de Schumann, le 6 décembre 1859, par Clara au Gewandhaus de Leipzig.
La première audition des variations pour deux pianos, deux violoncelles et cor se passa chez les éditeurs Breitkopf and Härtel, avec Clara et Mendelssohn aux pianos. Robert fut mécontent de son travail, trouvant la sonorité générale dépourvue de tendresse. Sur les conseils de Mendelssohn il réécrivit une version pour deux pianos qui fut créée en 1843, et publiée ainsi. Plus tard, en novembre 1868, Clara jouera la version originale avec Brahms qui la préférait et la fit éditer ainsi, avec les deux violoncelles et le cor. On peut comprendre Schumann car les deux pianos apparaissent véritablement au centre de l’œuvre. Le cor et les violoncelles apportent des couleurs et ont un rôle illustratif sans jouer de grands rôles. Cependant, la version originale laisse apparaître, derrière les pianos, des chimères sonores finement entremêlées.