Le Concert Spirituel © Pascal Le Mée
Programme
HOMMAGE À GABRIEL FAURÉ
| Charles Gounod (1818-1893), Messe de Clovis
Kyrie – Gloria
| Alexandre Guilmant (1837-1911), O Salutaris
| Charles Gounod, Messe de Clovis
Credo
| Louis Aubert (1877-1968), O Salutaris
| Charles Gounod, Messe de Clovis
Sanctus et Benedictus
| Camille Saint-Saëns (1835-1921), Tantum ergo
| Charles Gounod, Messe de Clovis
Agnus Dei
| Théodore Dubois (1837-1924), Benedicat vobis
Entracte
| Gabriel Fauré, Requiem (d’après la version de 1893)
Introït et Kyrie – Offertoire – Sanctus – Pie Jesu – Agnus Dei – Libera me – In Paradisum
—
Durée du concert : 1h30 avec entracte.
—
Restaurant partenaire :
BIDAIAN
20 Rue de la baleine, Saint-Jean-de-Luz – 06 68 86 11 56
Services à 19h et 22h – Réservation obligatoire
—
🎧 À écouter sur France Musique
Hervé Niquet, l’invité du jour – Par Jean-Baptiste Urbain
—
📜 Le programme musical
« On a dit qu’il n’exprimait pas l’effroi de la mort, quelqu’un l’a appelé une berceuse de la mort. Mais c’est ainsi que je sens la mort : comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux », confia Gabriel Fauré en juillet 1902 au sujet de son Requiem. Replacée dans le contexte de sa composition, cette œuvre a en effet de quoi surprendre : des pages habituelles dans une telle messe sont absentes (comme le Dies irae ou le Benedictus), d’autres sont ajoutées (le Pie Jesu, le Libera me et l’In paradisum), d’autres enfin font l’objet d’aménagements inattendus (comme cette façon d’insérer la communion – Lux aeterna – à la fin de l’Agnus Dei).
De manière générale, le caractère de cette messe tranche avec la monumentalité des grands requiems du XIXe siècle. Pas d’orchestre gigantesque à la Berlioz, pas d’effets grandioses à la Verdi : Fauré réduit considérablement l’effectif orchestral, supprime les violons pour déplacer le centre de gravité des cordes vers les pupitres plus chaleureux et intimes des altos et des violoncelles… Lors de la première audition de l’ouvrage, donné le 16 janvier 1888 dans une version provisoire, l’ensemble ne comptait qu’une harpe, des timbales et l’orgue en plus des instruments à archet ! Ce n’est que dans un second temps que Fauré ajoute les cuivres, dans la version dite « de 1893 » qui précède un ultime remaniement, l’éditeur Julien Hamelle ayant fait remarquer au compositeur qu’une version mobilisant un orchestre symphonique plus traditionnel serait bénéfique pour la diffusion de son œuvre dans les salles de concert du monde entier.
On peut toutefois penser que l’orchestration « de 1893 » du compositeur reste la plus adaptée à l’exécution de l’ouvrage, notamment dans l’acoustique généreuse d’une église – Fauré avait initialement conçu son Requiem pour celle de la Madeleine où il était maître de chapelle. En outre, la légèreté de l’effectif orchestral favorise la compréhension du texte, dans une partition qui refuse la dramatisation lyrique (à l’exception du Libera me), lui préférant un discours clair, sobre, propice à la prière, au recueillement et à l’espérance : la conclusion en apesanteur d’In paradisum s’accorde parfaitement avec la « délivrance heureuse » imaginée par le compositeur.
Si le Requiem de Fauré acquit une renommée internationale durable, le répertoire sacré de son temps connut rarement une telle postérité. La première partie du programme permet d’apprécier des partitions diverses tombées dans l’oubli, qui vont de la messe de circonstance à de brefs motets ou pièces instrumentales écrites pour accompagner certains passages de l’office. Il est alors intéressant de noter que Charles Gounod, pour sa Messe de Clovis imaginée pour célébrer le 14e centenaire du baptême du roi des Francs, avait adopté une posture aussi singulière que Fauré dans son Requiem, faisant le grand écart entre sa science du contrepoint ancien et des effets grandioses typiques de la fin du XIXe siècle, à grand renfort de cuivres. Son éditeur Choudens lui conseillera cependant de se recentrer sur un effectif plus intime et publiera en 1896, après la mort du compositeur, une version pour chœur et orgue de l’ouvrage.
Quant au bref O salutaris de Louis Aubert, il n’est pas interdit de lui trouver une parenté fauréenne, dans la clarté sobre du parcours harmonique comme dans la façon de développer le chant à partir d’un motif simple. Élève de Fauré au Conservatoire de Paris, Aubert s’était déjà fait remarquer par le maître à l’âge de onze ans… en chantant le grand solo du Pie Jesu lors de la création du Requiem.
—
Covoiturage
Ensemble, c’est mieux !
Recherchez ou proposez un trajet pour vous rendre à ce concert sur la plateforme de covoiturage dédiée !