Artistes
Programme
Ramon Lazkano
La Main gauche
Livret de Ramon Lazkano d’après Ravel de Jean Echenoz
Opéra de chambre pour 16 musiciens et 3 chanteurs
Création mondiale
Commande du Festival Ravel et de l’Ensemble intercontemporain
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Durée du concert : 1h30 sans entracte
Tarif C – Concert inclus dans le Pass Concerto pour la main gauche
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Avant-concert
Samedi 30 août à 19h
Salle Tanka – Centre culturel Peyuco Duhart, Saint-Jean-de-Luz
Rencontre entre Jean Echenoz et Ramon Lazkano
Rencontre en partenariat avec la librairie Le 5e art.
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À écouter sur France Musique
🎤 Stars du classique : l’Ensemble intercontemporain
🎤 L’invitée du jour : Marie-Laure Garnier « L’opéra n’est pas réservé à une élite, il est pour tous »
🎤 Carrefour de la création : Ramon Lazkano
🎤 La Matinale avec Jean Echenoz, le tempo des mots
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Le programme
La Main gauche et l’engagement ascétique de Ramon Lazkano
La Main gauche mobilise un mobilier conceptuel qui prend sa source en 2006 et se déploie à mesure des années dans un engagement ascétique qui fait la marque du travail compositionnel de Ramon Lazkano.
L’influence de Jean Echenoz et Ravel
Alors qu’il est devenu, au seuil de ce XXIe siècle, l’un des compositeurs cardinaux de sa génération, Ramon Lazkano se heurte en 2006 à cet ouvrage qui va devenir le catalyseur d’un élan créateur : Ravel, roman biographique de Jean Echenoz (Les Éditions de Minuit, 2006). Ce roman évoque les dix dernières années de la vie du compositeur marquées par cette effroyable maladie neurodégénérative – aphasie, agraphie, apraxie –, une maladie qui le réduira au silence créatif, puis au silence tout court ce 28 décembre 1937. Ravel a 62 ans.
Un viatique pour Lazkano
Pour Lazkano, ce récit devient un viatique. Lui qui, à l’instar de son maître Helmut Lachenmann, fait de la friabilité des matériaux – souffles, sifflements, murmures, grincements, claquements – le matériau de ses créations, il voit l’aphasie ravélienne et le dépérissement comme une métaphore de la condition de compositeur. Il s’immerge alors dans un processus créatif qu’il va appeler son « laboratoire expérimental » (hommage à Oteiza). Cela va durer dix-huit ans, il ne le sait pas encore.
Erlantz, un premier jalon
Il se dote d’un outil, l’intertextualité, et s’engage dans un travail qui le conduira à produire trois œuvres : Erlantz (2015), Ravel (Scènes) (2016), La Main gauche (2025).
Composé en 2015 pour huit instruments, Erlantz est une première impulsion. L’œuvre fonctionne comme prélude et final de ce qui deviendrait Ravel (Scènes). La première section de l’œuvre recrée la dynamique du Concerto pour la main gauche. Lazkano déforme le matériau ravélien, mais il en garde la mémoire. C’est toute sa science : le concerto devient reconnaissable mais pas identifiable. Ce procédé d’une si grande complexité, appuyé par la mobilisation inouïe d’instruments à double pavillon, la résonnance des cordes à vide du piano et la densité microtonale des instruments à cordes présentifient l’esthétique harmonique ravélienne.
Ravel (Scènes), une polyphonie intertextuelle
En 2016, Ravel (Scènes) développe ce principe de « musiques croisées » avec des références à deux niveaux : des citations ravéliennes (Sonate pour violon et Concerto en sol cette fois), et des citations externes (deuxième Quatuor de Borodine, puis Gershwin). C’est un hommage à l’intérêt de Ravel pour Borodine et une rémanence du voyage de Ravel aux États-Unis par quoi s’ouvre le roman de Jean Echenoz. Ici, l’intertextualité devient un vecteur à la fois dramaturgique et musical. L’enjeu compositionnel consiste pour Lazkano à mettre au point une « technique de l’érosion » qui lui permet de créer une musique partiellement effacée.
La Main gauche
L’opéra est donc le troisième jalon de cette maïeutique au long cours. Le titre fait référence au Concerto pour la main gauche, mais on aime croire qu’il fait aussi référence à cette main gauche qui vient à l’appui de l’autre, la main gauche comme main du travail et des hésitations, celle du brouillon et de la rature, la main de la recherche.
Nourri des processus savants d’écriture intertextuelle élaborés dans les deux opus précédents, l’opéra de ce soir s’écoute alors comme une méditation sur la mémoire, l’oubli, l’indicible. La figure de Ravel, compositeur de l’ellipse, devient le prisme à travers lequel Ramon Lazkano nous invite à explorer avec lui la création musicale comme inquiétude et comme fragilité : une patiente méditation entre mémoire créatrice et expression artistique, où l’effacement devient une façon de resplendir.
Denis Laborde
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12, rue Duconte – Saint-Jean-de-Luz
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