Sol Gabetta © Julia Wesely
Artistes
Programme
| Claude Debussy (1862-1918), Prélude à l’après-midi d’un faune (1892-94)
Inspiré du Poème de Mallarmé
| Edouard Lalo (1826-1892), Concerto pour violoncelle en ré mineur (1876)
Prélude : Lento – Allegro maestoso
Intermezzo : Andantino con moto – Allegro presto
Introduction : Andante – Rondo : Allegro vivace
Entracte
| Maurice Ravel (1875-1937), Shéhérazade, ouverture de féerie (1898)
| Igor Stravinsky (1882-1971), L’Oiseau de feu (suite 1919)
Introduction
L’Oiseau de feu et sa danse
Variation de l’Oiseau de feu
Rondes des princesses
Danse infernale du roi Kachtcheï
Berceuse
Final
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Durée du concert : 1h40 avec entracte
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Ce concert est donné dans le cadre de la tournée de l’Orchestre Philharmonique de Radio France à Saint-Jean-de-Luz, Saint-Sébastien et Santander du 29 au 31 août.
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Restaurants partenaires :
EXTE NAMI
1 avenue Jauréguiberry, Saint-Jean-de-Luz – 05 59 85 51 47
Tarif menu partenaire du festival : 35€ (plat + dessert)
Réservation obligatoire
BIDAIAN
20 Rue de la baleine, Saint-Jean-de-Luz – 06 68 86 11 56
Réservation obligatoire
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🎧 À écouter sur France Musique
| Sol Gabetta – L’invitée du jour, par Jean-Baptiste Urbain
| Portrait de Sol Gabetta – Relax
| L’Orchestre philharmonique de Radio France, au fil du temps – Les Essentiels
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📜 Le programme musical
Alors qu’il est encore étudiant au Conservatoire de Paris dans la classe de Gabriel Fauré, Maurice Ravel signe en 1898 une partition qui va le placer sous les projecteurs médiatiques : une « ouverture de féérie » baptisée Shéhérazade. Les critiques ne tardent pas à pleuvoir. On reproche au compositeur de « subir visiblement l’influence dangereuse d’un musicien qu’il faudrait savoir aimer sans l’imiter, M. Claude Debussy. Et l’orchestre est plein de recherches ingénieuses et de piquants effets de timbres », commente Pierre Lalo dans Le Temps. Le critique exagère quelque peu : certes, la partition reprend des éléments de langage debussystes, dans le recours à la modalité ou dans cette façon de répéter souvent un fragment de discours avant de passer au suivant. Mais l’ensemble fait déjà entendre par endroits un accent hispanique bien ravélien et, si filiation il faut trouver, elle serait plutôt à chercher du côté des sonorités riches et colorées des symphonistes russes, Nikolaï Rimski-Korsakov en tête.
Il n’y a qu’à écouter le Prélude à l’après-midi d’un faune, créé quatre ans plus tôt, pour saisir la différence entre Ravel et son aîné : dans cette partition écrite d’après un poème de Stéphane Mallarmé, Debussy fait éclater la formation symphonique, la sollicitant rarement au grand complet, cessant de considérer les cordes comme le socle de l’orchestre, trouvant des combinaisons de timbres étonnantes, exposant la flûte seule dans un solo alangui – à l’image du faune. Celui-ci s’anime bientôt puis, selon l’explication du compositeur, « las de poursuivre la fuite peureuse des nymphes et des naïades, il se laisse aller au soleil enivrant, rempli de songes enfin réalisés, de possession totale dans l’universelle nature. »
En 1912, les Ballets russes de Serge de Diaghilev s’emparent de cette partition avec un Vaslav Nijinski révolutionnaire dans le rôle-titre – quitte à choquer une partie des spectateurs par certains gestes explicites. Présent dans le public, Igor Stravinsky s’en souviendra et n’aura que des louanges : « la prestation de Nijinski était d’un art si merveilleusement concentré que seul un imbécile aurait pu en être scandalisé. » Deux ans plus tôt, en 1910, le compositeur russe est devenu une star internationale grâce à son propre ballet, L’Oiseau de feu. L’œuvre a remporté un succès tel que Stravinsky la remettra régulièrement sur le métier pour en favoriser la programmation dans les salles de concert. La version jouée ce soir date de 1919 ; en une vingtaine de minutes, elle reprend les temps forts du ballet (variation de l’oiseau de feu, danse infernale du sorcier Kastscheï, berceuse…). Comme chez Ravel, on peut noter dans cette œuvre une parenté certaine avec Rimski-Korsakov, mais aussi le goût stravinskien pour les motifs rythmiques bruts qui exploseront bientôt dans Le Sacre du printemps.
En analysant Shéhérazade, Pierre Lalo avait remarqué la proximité esthétique de Ravel avec les symphonistes russes. On peut s’étonner que le critique n’ait pas senti le léger accent hispanique de son compatriote… Car Pierre Lalo n’est autre que le fils d’Édouard Lalo, compositeur très attaché à la péninsule ibérique et qui le faisait entendre dans ses œuvres. Créé en 1877, son Concerto pour violoncelle et orchestre n’échappe pas à la règle : on trouve à l’intérieur de son mouvement lent une étonnante danse espagnole Allegro presto. Mais la partition virtuose de Lalo comporte également des éléments de rhétorique très germaniques, comme le récitatif introductif du violoncelle qui rappelle l’ode à la joie de Beethoven. Au moment de saluer la production de Lalo en 1925, le musicographe Georges Servières ne retiendra pas ce genre de détail, préférant remercier le compositeur « d’avoir projeté un coup de soleil dans la musique française, légèrement embrumée, de la fin du XIXe siècle ». Ces derniers mots visent très probablement Debussy et Ravel ; voilà qui n’a pas dû déplaire au fils Lalo !
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