Orchestre national Bordeaux Aquitaine © Julien Mignot
Programme
Week-end thématique « Contes Fantastiques »
| Edvard Grieg (1843 – 1907), Peer Gynt suite n°1, Op.46 (1888)
Au Matin, Allegro Pastorale
La mort d’Aase, Andante doloroso
Danse d’Anitra, Tempo Di Mazurka
Dans l’antre du roi de la montagne, Alla Marcia et Molto Marcato, Più Vivo, Stringendo al fina
| Maurice Ravel (1875-1937), Ma mère l’Oye (orchestration de 1911)
Pavane de la Belle au Bois dormant
Petit Poucet
Laideronnette, Impératrice des pagodes
Les entretiens de la Belle et de la Bête
Le Jardin féérique
Entracte
| Jean Sibelius (1865-1957), En Saga (1892, 1901)
| Modeste Moussorgski (1839-1881) /Nikolaï Rimsky-Korsakov (1844-1908), Une nuit sur le mont Chauve (1886)
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Durée du concert : 1h40 avec entracte
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Restaurant partenaire :
LE BERTSU
Centre culturel Peyuco Duhart, Saint-Jean-de-Luz
Goûter, boissons, apéro – Avant concert – entracte – après concert
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🎧 À écouter sur France Musique
L’Orchestre National Bordeaux-Aquitaine au XXème siècle – Les Essentiels
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📜 Le programme musical
« Ravel me racontait des histoires et je les adorais. Je m’installais sur ses genoux et inlassablement il recommençait : “Il était une fois…” » La jeune Mimi Godebski fut en réalité plus qu’une spectatrice du compositeur, elle en fut une des plus jeunes interprètes : c’est pour elle et son petit frère Jean que Maurice Ravel, ami proche de la famille, écrivit cinq contes de Ma Mère l’Oye pour piano à quatre mains entre 1908 et 1910. En 1911, le projet ravélien prend une autre ampleur : le directeur du Théâtre des Arts, Jacques Rouché, convainc le compositeur d’en faire un ballet avec orchestre symphonique. Ravel ajoute un prélude, cinq interludes pour les changements de décors et une « Danse du rouet » qui lui permet de tisser son scénario : c’est dans cette pièce que la princesse Florine se pique le doigt sur le fuseau et tombe dans un profond sommeil… S’ensuit une « Pavane de la Belle au bois dormant » aux allures de berceuse et une série de rêves merveilleux : « Les entretiens de la Belle et de la Bête », où les protagonistes sont incarnés par la clarinette et le contrebasson avant la transformation de la Bête sur un glissando de harpe ; le « Petit Poucet » qui erre sur un chemin mélodique sinueux, perdu dans la forêt ; « Laideronnette, Impératrice des Pagodes », avec son cortège d’instruments d’un autre monde. En conclusion, « Le jardin féérique » voit le réveil de la princesse et son union avec le prince… Tout est bien qui finit bien !
Si Ravel a conçu son ballet en partant de courtes pièces préexistantes qu’il a étoffées ensuite, les compositeurs font plus souvent la démarche inverse : c’est ainsi qu’Edvard Grieg constitue en 1888 une première Suite à partir de la partition volumineuse qu’il a écrite douze ans plus tôt pour accompagner la pièce de théâtre Peer Gynt d’Henrik Ibsen. Cette Suite propose, dans le désordre, quatre extraits des tribulations de Peer Gynt, vagabond avide d’aventures : son réveil en Orient où il a fait fortune (« Au matin »), le décès de sa pauvre mère Åase, la danse de la séduisante Anitra (qui le dépouillera de ses biens) et sa visite dans le monde des trolls (« Dans l’antre du roi de la montagne »). Le succès de cette œuvre doit à la fois au talent d’orchestrateur de Grieg et au ton populaire qu’il parvient à donner à sa musique : le ballet frénétique des trolls s’inspire par exemple du halling, une danse norvégienne volontiers acrobatique.
À la même époque, en Finlande, un jeune compositeur commence sa carrière et s’intéresse lui aussi aux danses et aux chants traditionnels de son pays. Écrite en 1892, sa deuxième œuvre pour orchestre symphonique, En Saga, porte la marque de cette curiosité tant elle semble fourmiller d’emprunts à la musique populaire. Le compositeur se défendra toutefois d’avoir voulu donner un sens extra-musical à sa partition, estimant avant tout qu’elle est « l’expression d’un état d’esprit ».
Il y a bien un scénario en revanche derrière Une nuit sur le mont Chauve. Fasciné par les légendes mystérieuses et les récits de sorcellerie, Modeste Moussorgski n’a pas vingt ans qu’il envisage déjà d’élaborer un vaste ouvrage sur ce thème : un opéra d’après La Nuit de la Saint-Jean de Nicolas Gogol ? Une musique de scène d’après Les Sorcières de Georgy Mengden ? En 1867, ce projet prend finalement la forme plus resserrée d’un poème symphonique d’une dizaine de minutes, en quatre sections : une « réunion des sorcières », avec « leurs discussions et leurs commérages », le « cortège de Satan », la « glorification maléfique de Satan » et le « sabbat » final, « tout en cris et en appels dispersés, jusqu’au moment où toute la racaille diabolique se mélange dans une confusion totale », explique le compositeur. La confusion est cependant telle que Nikolaï Rimski-Korsakov remaniera la forme et l’orchestration de la partition en 1886, ajoutant un épilogue lumineux où le tintement d’une cloche d’église fait fuir les sorcières.
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