Bertrand Chamayou ©Marco Borggreve
Programme
Maurice Ravel (1875 – 1937), Pavane pour une infante défunte (6’)
Camille Saint-Saëns (1835 – 1921), Concerto pour piano N°5, Op.103 dit « L’Egyptien » (27’)
Allegro animato
Andante
Molto Allegro
Entracte
Camille Saint-Saëns, Symphonie N°3, avec orgue en ut mineur Op.78 (40’)
1/Adagio – Allegro moderato, Poco adagio
2/Allegro moderato – Presto, Maestoso – Allegro
Ravel ouvre le festival et sa Pavane invite à la danse. La bacchanale continue avec le fougueux Égyptien de Saint-Saëns auquel Bertrand Chamayou apporte virtuosité et grâce. Le concert se clôt par la grande et majestueuse Troisième Symphonie avec orgue, pièce symphonique majeure, habile à envoûter l’église Saint-Jean-Baptiste.
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Piano extra grand concert Pleyel N°1 de 1905 en palissandre de Rio.
Restauration Atelier Balleron, Sylvie Fouanon. Préparation & accord, Marion Lainé.
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À écouter sur France Musique :
| « Le Ravel inattendu d’Anri Sala et Bertrand Chamayou » dans MAXXI Classique, par Max Dozolme.
| « L’orgue dans tous ses états avec Vincent Warnier, Thomas Ospital et Karol Mossakowski » dans Carrefour de la création, par Corinne Schneider.
| Les Grands Entretiens de Louis Langrée, par Judith Chaine.
Restaurants partenaires (réservation obligatoire avant le 20 août) :
INSTINCTS
20 Rue Joseph Garat, Saint-Jean-de-Luz – 05 59 24 66 98
À partir de 22h00
Tarif menu partenaire du festival : 45€ (entrée + plat + dessert)
KOMPTOIR des Amis
7, Bd du Commandant Passicot – Saint-Jean-de-Luz – 05 24 33 61 04
À partir de 22h00
Tarif menu partenaire du festival : 30€ (entrée + plat ou plat + dessert)
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Le programme musical
À tout seigneur tout honneur ! Au maître des lieux d’ouvrir la cérémonie, la procession vers les beautés culminantes d’une culture riche et foisonnante. La Pavane pour une infante défunte possède cette noblesse indicible et fière qui sied aux grandes conquêtes. Maurice Ravel l’écrivit en 1899 pour la princesse Edmonde de Polignac. Ricardo Viñes, au piano, en fit la création le 5 avril 1902 à la Société Nationale ; succès immédiat. Cinq années plus tard, Ravel orchestra ce bijou aux sinuosités arachnéennes, dirigé par Alfredo Casella le 25 décembre 1911. Le titre ? Une aimable forfanterie, nous précise Ravel, juste le plaisir d’une allitération. Il fut cependant assez critique sur son œuvre, la jugeant trop influencée par Chabrier et de forme assez pauvre. Qu’importe, cette pauvreté assure par ses couleurs feutrées et son élégante simplicité d’implacables émois.
Le 5ème et dernier Concerto pour piano de Camille Saint-Saëns est connu sous l’appellation « L’Egyptien ». Grand voyageur, le compositeur visita seize fois le pays des pyramides et c’est lors du voyage de 1896 qu’il composa ce chef d’œuvre, à Louxor. Le concerto débute tout en douceur, légère introduction de la petite harmonie ponctuée de pizzicati avant un thème exposé avec une clarté que Râ n’aurait pas renié. S’ensuit un jeu très subtil entre soliste et orchestre, avec une rythmique souvent syncopée et de délicieuses mélodies aux charmes très lyriques. Samson et Dalila n’est pas très loin. C’est le second mouvement, andante, qui se veut oriental. Saint-Saëns précisa « … une façon de voyager en Orient qui va même jusqu’en Extrême-Orient. Le passage en sol est un chant d’amour nubien que j’ai entendu chanter par les bateliers du Nil ». Comme une rhapsodie, presqu’une improvisation, la musique se fait doux regard sur les reflets du fleuve et l’ocre des collines. Point de figuralisme, seulement l’amusante impression d’un couchant à savourer, oreilles grandes ouvertes. Là un batelier, ici une allusion à un gamelan qui se serait perdu, ailleurs une danseuse et ses musiciens, tout un folklore qui respire une fabuleuse douceur de vivre. Puis, soudainement, songe achevé, le troisième mouvement reprend ses airs parisiens. Éminemment virtuose, il sautille, effervescent, constellé de variations papillonnantes et de deux thèmes, forme sonate oblige, qui emportent l’auditeur dans un tourbillon épicurien.
Une des trois immenses symphonies du XIXème siècle français, avec celle de Franck et la Fantastique de Berlioz qui clôturera le Festival, la 3ème de Saint-Saëns fut créée à Londres le 19 mai 1886 sous la direction du compositeur. Il considérait avoir offert à cette œuvre « tout ce qu’il pouvait donner ». Parfaite sur le plan formel, elle révèle une imagination féconde en matière d’orchestration. Le thème initial n’est pas sans rappeler le Dies Irae grégorien et entraîne le premier mouvement dans une bacchanale spirituelle, élévation mystique emplie d’humilité. Alors, comme une imposition cardinalice, l’orgue pose un La bémol qui mène à un thème troublant de gravité et à un développement à l’angélique contrepoint. Le Scherzo fulmine, course à l’abîme avec alarmes de timbales, étincelles de triangle et miroitements de piano. Enfin, après le triomphe d’un fugato, les cordes apaisent et mènent au dernier mouvement. Do majeur, l’orgue s’impose, les cordes tambourinent et le piano à quatre mains scintille. La symphonie doit mener au grandiose, à une apothéose admirative, à un sommet de passions. Tout l’orchestre forge la consécration d’une exaltation somptueusement célébrée.
L’Orchestre des Champs-Elysées, en résidence en Nouvelle-Aquitaine, est subventionné par le Ministère de la Culture et par la Région Nouvelle-Aquitaine.