Emmanuel Coppey © Benjamin Ealovega
Artistes
Programme
Week-end thématique « Hommage à Gabriel Fauré »
| Maurice Ravel (1875–1937)
Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré (1922)
Pièce en forme de Habanera (1907)
| Ernest Chausson (1855–1899)
Pièce pour alto et piano, Op.39 (1897)
| Gabriel Fauré (1845-1924)
Sonate pour violoncelle et piano n°1 (1917)
| Gabriel Fauré
Quatuor avec piano n°1, op.15 (1876-1879)
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Durée du concert : 1h10 sans entracte
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Restaurant partenaire :
LE CHÊNE
979 Elizako Bidea – 05 59 29 75 01
Tapas – Réservation obligatoire
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🎧 À écouter sur France Musique
| Un pas de Coppey avec Marc et Emmanuel Coppey – Classic Club
| Miguel da Silva – Grands Entretiens
| Focus sur Marc Coppey – Relax
| Jean-François Heisser, traditions romantiques et accents espagnols – Stars du Classique
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📜 Le programme musical
En entrant dans la classe de composition de Gabriel Fauré au Conservatoire de Paris, un beau jour de janvier 1898, Maurice Ravel se doutait-il de tout ce que le maître allait lui apporter ? On peut en douter. Car Fauré fut plus qu’un professeur pour son jeune élève. Il sut l’écouter, l’encourager, le conseiller, le faire relativiser quand, quelques mois plus tard, son ouverture pour orchestre Shéhérazade fit l’objet de dures critiques dans la presse. Il sut l’introduire également dans le milieu ô combien important des salons parisiens, chez les Saint-Marceaux et chez la princesse de Polignac. Ravel ne l’oubliera pas. En 1922, il participera à l’hommage collectif adressé au vieux maître par La Revue musicale, en composant une douce Berceuse sur le nom de Gabriel Fauré pour violon et piano dont les douze premières notes correspondent aux lettres G-a-b-r-i-e-l F-a-u-r-é.
Si Ravel profita de l’expérience de son professeur, celui-ci avait pareillement bénéficié des avancées opérées par son propre maître, Camille Saint-Saëns, comme il le confiera en avril 1922 au Petit Parisien : « La vérité est, qu’avant 1870, je n’aurais pas songé à composer sonate ou quatuor. Il n’y avait alors aucune possibilité pour un jeune musicien de faire entendre de tels ouvrages. Il fallut que Saint-Saëns fondât, en 1871, la Société nationale de musique dont la principale occupation devait être justement d’exécuter les ouvrages des jeunes compositeurs pour que je me misse à l’ouvrage. »
Fauré allait bientôt devenir un artisan majeur du renouveau de la musique de chambre en France. Le 14 février 1880, la Société nationale de musique donne à entendre pour la première fois son premier quatuor pour piano et cordes. La formation n’est pas commune. À part les précédents de Mozart, Schumann et Brahms, l’histoire reste à écrire. Fauré remporte un véritable triomphe ; seul le finale suscite quelques réserves le jour de la création, conduisant à une seconde version quatre ans plus tard. Mais ce succès global est mérité, tant l’œuvre ouvre des horizons : les pizzicati pétillants du scherzo évoquent déjà par exemple la féérie malicieuse de Ravel… De manière plus générale, la façon dont Fauré fait cohabiter les archets et le clavier force l’admiration des observateurs. Bien des années plus tard, le critique Émile Vuillermoz aura envers tout le corpus fauréen pour piano et cordes ces mots justes : « La flexibilité de leur écriture pianistique est prodigieuse. Enveloppés par les arpèges, les accords et les traits insinuants du clavier, les archets tissent à l’aise leur trame serrée et homogène, que le piano incruste de perles de cristal. » Fauré fera des émules, à l’image d’Ernest Chausson, auteur à son tour d’un Quatuor pour piano et cordes à la fin des années 1890, lors d’une phase d’intense activité chambriste ; sa brève et tranquille Pièce opus 39 pour alto et piano date également de cette période.
Peu après la création couronnée de succès de son Quatuor opus 15, Fauré ne s’arrête pas en si bon chemin. En juin 1880, c’est une pièce pour violoncelle et piano, l’Élégie, qui est donnée pour la première fois devant un public enthousiaste : « L’accueil fait à mon morceau de violoncelle a été excellent et m’encourage beaucoup à faire la Sonate entière », écrit Gabriel Fauré à son éditeur trois jours plus tard. Il faudra toutefois attendre 37 ans pour voir cette idée se concrétiser ; la Première Sonate opus 109 est créée en novembre 1917, au beau milieu de la Grande Guerre. Il n’est plus question d’élégie dans cette partition essentiellement sombre et tourmentée. Au tout début de l’ouvrage, Fauré cite même un passage de son opéra Pénélope lourd de sens, le retour d’Ulysse préparant le massacre des prétendants. Il faudra attendre le finale pour bénéficier d’une éclaircie, le compositeur multipliant les envolées vers l’aigu comme autant d’ascensions vers la lumière.
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