Élodie Sicard & Bertrand Chamayou © Romu Ducros
Programme
CAGE²
Œuvres pour pianos préparés de John Cage composées pour la danse
John Cage (1912-1992)
Mysterious Adventure (1945)
The Unavailable Memory of (1944)
Primitive (1942)
In the Name of the Holocaust (1942)
The Perilous Night (1942)
Root of an Unfocused (1944)
Daughters of the Lonesome Isle (1945)
A Valentine Out of Season (1944)
Tossed As It Is Untroubled (1944)
Bacchanale (1940)
Our Spring Will Come (1943)
And The Earth Shall Bear Again (1942)
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Cédrick Debeuf, costumes
Anna Paolina Hasslacher, préparatrice des pianos
Regard chorégraphique, Paul Girard, Léa Lansade
Regard dramaturgique, Jérémie Scheidler
Préparatrice des pianos sur scène, Anna Paolina Hassiacher
Son, Damien Quintard, The Mono Company
PRODUCTION – DIFFUSION
Production Compagnie Eukaryota
Coproduction Manège, scène nationale-Reims ; Arsenal – Cité musicale Metz ; Centre chorégraphique national de Caen en Normandie dans le cadre de l’Accueil-studio (FR) ; Scène Nationale d’Orléans.
Spectacle créé au Manège, scène nationale-Reims le 8 novembre 2021.
Avec le soutien de la Fondation Royaumont (avec le soutien de la Sacem et le mécénat de la Fondation Daniel et Nina Carasso. Mécène Stratégique de la Fondation Royaumont, la Fondation Daniel et Nina Carasso, sous l’égide de la Fondation de France, soutient ses projets de création artistique, l’émergence et l’accompagnement de ses artistes ainsi que le renforcement de la coopération entre sciences humaines et pratiques artistiques).
Avec le soutien de la DRAC Grand Est et du Conseil Régional Grand Est.
En partenariat avec Yamaha.
Diffusion : François Guyard, General Manager HARRISON PARROTT en France francois.guyard@harrisonparrott.fr. +33 (0)6 60 73 72 89
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Durée du concert : 1h20 sans entracte
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Dans le cadre de Culture Ensemble – en coréalisation avec la Scène nationale du Sud-Aquitain et Le Temps d’Aimer la danse.
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Restaurant partenaire :
LE BERTSU
Centre culturel Peyuco Duhart, Saint-Jean-de-Luz
Tapas / Boissons – jusqu’à 23h
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🎧 À écouter sur France Musique
| John Cage, paysages imaginaires : documentaire – L’Expérimentale
| Bertrand Chamayou, de Toulouse aux grandes scènes internationales – Stars du Classique
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📜 Le programme musical
À la fin des années 1930, alors que John Cage travaille en tant qu’accompagnateur des cours de danse moderne à la Cornish School de Seattle, le voilà face à une mission délicate. Une des élèves, Syvilla Fort, lui a demandé d’écrire la musique pour son spectacle Bacchanale. Le pianiste et compositeur a accepté, imaginant un ensemble de percussions pour correspondre aux résonances africaines de la chorégraphie. Mais arrivé au théâtre, il déchante : l’espace scénique est si restreint qu’il lui faut abandonner l’idée des percussions et même tout espoir d’ensemble instrumental. L’éventail de ses possibilités se réduit au seul piano, présent dans un coin du théâtre.
John Cage se remémore alors ses études auprès de Henry Cowell, un pionnier des expérimentations musicales qui, dans certaines de ses œuvres, demande à l’interprète de jouer le plus clair de son temps sous le couvercle du piano, directement sur les cordes, avec les doigts, les ongles, la paume des mains voire même quelques objets. Pour essayer de donner au piano seul une vraie diversité de timbres et l’apparence d’un ensemble de percussions, Cage reprend l’idée de son maître et s’aventure même plus loin, comme il l’explique dans un témoignage savoureux : « j’allai dans la cuisine et pris un moule à tarte que je plaçai sur les cordes du piano. Je jouai quelques notes. Le son de l’instrument avait complètement changé mais le moule à tarte se déplaçait à cause des vibrations et, après un moment, certains des sons transformés ne l’étaient plus. J’essayai des objets plus petits, des clous entre les cordes, mais ils sautaient et tombaient par terre lors du jeu. Il m’apparût que des vis et des écrous resteraient en place. C’est ce qui se passa. Et j’étais ravi de constater qu’en une seule préparation deux sortes de sons étaient possibles : les premiers résonnants, les autres doux et étouffés. Les sons doux étaient produits à chaque fois que la pédale douce était enfoncée. J’écrivis la Bacchanale rapidement et dans l’excitation de la découverte. »
Cette pièce n’est qu’un début pour Cage qui va ensuite pousser plus loin les expérimentations et écrire une quantité de pièces pour « piano préparé », en enrichissant les possibilités des « préparations » par l’ajout d’autres objets à placer sur les cordes de l’instrument (morceaux de caoutchouc, papier ciré, élastiques…). Le compositeur prend conscience que ces possibilités nouvelles sont en réalité infinies : car même en notant le plus précisément possible les préparations sur des schémas, il réalise bientôt que chaque instrument réagit différemment ! Les œuvres ainsi se renouvellent sans cesse et le rôle de l’interprète est doublement primordial, intervenant dans la phase de préparation avant même la phase de jeu.
Voilà qui avait de quoi intéresser Bertrand Chamayou, qui s’est emparé de douze des premières pièces pour piano préparé de Cage (écrites entre 1940 et 1945) pour constituer un spectacle original avec la danseuse et chorégraphe Élodie Sicard, remontant ainsi aux sources de l’instrument augmenté. Après sa création pour Syvilla Fort, Cage avait en effet multiplié les collaborations avec les danseurs ; toutes les œuvres jouées ce soir ont été conçues pour accompagner des solos dansés. Restait une limite, et non des moindres : ce répertoire nécessitant des préparations complexes différant les unes des autres, il est impossible d’interpréter ces douze pièces l’une après l’autre sur un seul instrument. Chamayou a donc imaginé un véritable plan de bataille sur quatre pianos, donnant naissance à « CAGE2 », un Cage au carré où tout est démultiplié : l’instrument, aux quatre coins de l’espace scénique ; et l’interprète, à la fois préparateur et performeur, musicien et danseuse.
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