Barbara Hannigan & Bertrand Chamayou © Co Merz
Programme
Erik Satie
Messe des pauvres
avec de jeunes solistes de l’Académie Ravel :
Juliette Amelot, soprano – Hermione Bernard, soprano
Noémie Bousquet, soprano – Lisa Chaïb-Auriol, soprano
Esther Goodman, soprano – Vibe Rouvet, soprano
Et
Aimery Lefèvre, baryton
Socrate
I. Portrait de Socrate
II. Sur les bords de l’Illissus
III. La Mort de Socrate
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Durée du concert : 1h sans entracte
Tarif B – Concert inclus dans le Pass Centenaire Erik Satie
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À écouter sur France Musique
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Le programme
La Messe des pauvres : contexte de création
Écrite en 1895, La Messe des pauvres appartient à la première période créatrice d’Erik Satie. Le compositeur alors âgé de 29 ans fréquente assidûment le Chat noir, cabaret parisien situé au pied de Montmartre. Il y accompagne le théâtre d’ombres à l’harmonium, dirige l’orchestre, présente ses nouvelles partitions en forme de canulars. En parallèle, il entretient une riche vie spirituelle en tant que membre de l’ordre de la Rose Croix, sous la tutelle de Joséphin Péladan et aux côtés de Claude Debussy. Mais rapidement Satie se fâche avec le « Sâr » Péladan et décide de créer sa propre chapelle, qu’il nomme l’Église métropolitaine d’Art de Jésus Conducteur. Il en sera le guide et l’unique adepte. Vivant dans une pauvreté grandissante, il adopte une forme de doctrine misérabiliste, et c’est dans ce contexte qu’il compose sa Messe des pauvres.
Critique de Jean Roy
Le critique musical Jean Roy écrira sur cette œuvre : « Satie nous parle en confidence. Que nous dit-il ? Des choses simples. À savoir qu’il n’est pas besoin de beaucoup de notes pour créer du nouveau. Que la poésie des vieilles légendes, à condition d’avoir pour elles le regard naïf d’un enfant, est éternelle. Que les œuvres les plus brèves sont souvent les meilleures, que l’ennui est mortel et l’ostentation des virtuoses haïssable. Qu’une Messe doit être une humble prière ».
Composition et esthétique
À partir de mélodies dérivées de modes grecs, écrivant sans barre de mesure, le compositeur imagine une messe en sept sections pour orgue, les deux premières intégrant également des chœurs monodiques, c’est-à-dire interprétant une seule mélodie. N’ayant pas terminé ses études musicales, Satie manque de vocabulaire pour composer et développer ses idées. Mais cette limite ne l’arrête pas, bien au contraire. Il l’érige en règle, inventant une nouvelle esthétique de la simplicité.
Socrate, drame symphonique avec voix
Composé vingt-deux ans plus tard, Socrate, drame symphonique avec voix, appartient à un autre moment de la vie de Satie. Le musicien a réussi à se faire un nom dans le petit milieu de l’avant-garde musicale et a connu le succès grâce à l’aventure Parade de Jean Cocteau. Plusieurs compositeurs de premier plan, tels que Ravel et le Groupe des Six, voit en lui le précurseur de la nouvelle musique. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, la Princesse de Polignac, célèbre mécène du tournant du XIXe siècle, lui commande une pièce pour accompagner la lecture de textes philosophiques. Satie s’y attelle, modifiant cependant le cahier des charges puisqu’il intègre lui-même la voix et ne traite que de Socrate, avec quelques citations de Platon.
Structure et réception
Les trois parties de l’œuvre retracent la vie du philosophe grec. Dans la première, on entend des extraits du Banquet et notamment le portrait qu’Alcibiade dresse de Socrate. Puis Satie cite Phèdre, et le dialogue entre ce dernier et le philosophe. La troisième partie termine le récit par la condamnation à mort, issue du Phédon. Malgré le fait que les personnages soient tous masculins, le compositeur choisit deux sopranos et deux mezzo-sopranos pour prendre en charge le récit, dans un rythme adoptant celui d’une lecture. Socrate sera créé dans le salon des Polignac, puis orchestré en 1920. Mais la critique y voit une nouvelle plaisanterie de Satie, qui se voit enfermé dans son rôle d’amuseur public.
Interprétation par Barbara Hannigan
On ne présente plus la soprano et cheffe d’orchestre canadienne Barbara Hannigan, spécialiste de la musique des XIXe et XXe siècles, qui interprétera cette œuvre accompagnée de Bertrand Chamayou.
Coline Oddon
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