Alena Baeva & Vadym Kholodenko © Shirokov
Artistes
Programme
Week-end thématique « Contes Fantastiques »
| Karol Szymanowski (1882-1937), Mythes
La Fontaine d’Aréthuse
Narcisse
Dryades et Pan
| Johannes Brahms (1833-1897), Sonate pour violon n°2, Op.100
| Igor Stravinsky (1882-1971), Divertimento d’après « Le Baiser de la fée »
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Durée du concert : 1h05 sans entracte
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Restaurant partenaire :
ALAÏA
2 Allée André Hiriart, Ciboure – 05 59 47 43 79
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🎧 À écouter sur France Musique
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📜 Le programme musical
En 1915, Karol Szymanowski signe une œuvre qui marque une vraie rupture avec ses habitudes passées. Mythes est une partition pour violon et piano qui ne suit pas pour une fois la forme d’une sonate : c’est un triptyque figuratif qui s’inspire d’épisodes des Métamorphoses d’Ovide. Ainsi le très fluide premier mouvement, « La fontaine d’Aréthuse », retrace librement l’histoire de cette nymphe qui, poursuivie par le dieu Alphée, trouve refuge auprès d’Artémis qui la transforme en source souterraine pour la mettre à l’abri – peine perdue, le dieu-fleuve se métamorphosant à son tour pour rejoindre la nymphe. Le mouvement suivant, « Narcisse », fait entendre une étendue d’eau bien plus stable pour évoquer le miroir dans lequel le beau chasseur passe son temps à se contempler. Doubles cordes et lignes mélodiques croisées matérialisent en musique cette fascination du personnage pour son reflet. Quant au finale animé, « Dryades et Pan », c’est une course-poursuite dans laquelle le satyre harcèle sans relâche les nymphes des forêts.
Il est probable que ce virage dans l’esthétique de Szymanowski ait été influencé par son premier voyage à Paris et son rapprochement avec la musique de Ravel. Le recours aux mythes grecs rappelle Daphnis et Chloé, ouvrage ravélien que le compositeur polonais a vu de ses propres yeux quelques mois plus tôt, interprété par les Ballets russes. Quant au concept de triptyque poétique, il correspond à s’y méprendre à Gaspard de la nuit. L’œuvre de Szymanowski se distingue cependant dans la virtuosité de la partie de violon, qui rappelle quel musicien génial était le partenaire favori du compositeur, Pawel Kochanski – Sergueï Prokofiev et Igor Stravinsky s’inspireront également de son jeu pour leurs œuvres.
Composé en 1932, le Divertimento de Stravinsky doit davantage à la virtuosité d’un autre violoniste, Samuel Dushkin. L’œuvre est une transcription d’une partition pour orchestre qui était elle-même constituée d’extraits du Baiser de la fée, un ballet élaboré par Stravinsky quatre ans auparavant. Dans cet opus originel, le compositeur russe s’était librement inspiré de l’art de Tchaïkovski, ce qu’on peut entendre encore dans le Divertimento et plus particulièrement dans le « Pas de deux » final, dont l’Adagio introductif chantant rappelle Le Lac des cygnes. Quelques éléments de l’intrigue du Baiser de la fée restent audibles dans cette réécriture pour violon et piano, notamment dans la « Sinfonia » d’ouverture, où l’on peut entendre la tempête glaciale dans laquelle s’enfuient l’enfant et sa mère, bientôt séparés par les éléments.
Bien avant que Mythes et le Divertimento ne s’écartent de la forme traditionnelle de la sonate, un certain Franz Schubert avait déjà commencé à faire vaciller les traditions. Composée en 1827, la Fantaisie en ut majeur balaie le modèle en quatre mouvements bien distincts au profit d’une architecture en un seul tenant. On peut certes distinguer dans cette forme des épisodes différents : une introduction bruissante où le piano tremble comme un cymbalum de Bohème, un Allegretto énergique aux nombreux jeux d’imitation, un thème suivi de variations virtuoses et un finale spectaculaire. Mais la forme est une simple conséquence du propos schubertien : si l’on ne peut pas distinguer derrière les notes un sous-texte aussi clair que chez Szymanowski ou Stravinsky, on sait que Schubert a construit son thème et variations sur un lied de sa conception (Sei mir gegrüsst – « Je te salue »). Dès lors, il est tentant d’entendre l’ensemble de la Fantaisie par le prisme de ce chant d’adieu, de percevoir dans l’introduction la nostalgie d’une ondine esseulée, dans les imitations de l’Allegretto les souvenirs de jeux joyeux et dans la conclusion finale apparemment heureuse l’illusion de la fin du lied : « Un souffle d’amour efface l’espace et le temps, je suis près de toi, tu es avec moi ».
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