Orchestre de Pau
Artistes
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Programme
Concert dans le cadre de « Culture Ensemble »
Louise Farrenc (1804 – 1875), Ouverture n° 1 Op.23 (8’)
Hector Berlioz (1803 – 1869), Les Nuits d’Eté (30’)
Villanelle – Le Spectre de la rose – Sur les lagunes – Absence – Au cimetière – L’île inconnue
Entracte
Jacques Offenbach (1819 – 1880) /Manuel Rosenthal (1904 – 2003), La gaîté parisienne (30’)
L’Ouverture de Louise Farrenc prépare le ciel des Nuits d’été ; Karine Deshayes nous y emmène avec l’impesanteur d’une grâce infaillible. Au médianoche, Fayçal Karoui fait vibrer les fêtes parisiennes avec Manuel Rosenthal, élève de Ravel.
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À écouter sur France Musique : « Karine Deshayes, mezzo-soprano » dans Arabesques, par François-Xavier Szymczak.
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Restaurant partenaire (réservation obligatoire avant le 25 août) :
BASA
74 Rue d’Espagne, Bayonne – 05 59 70 38 06
Service à 19h
Tarif menu partenaire du festival : 25€ (entrée + plat + dessert)
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Le programme musical
Louise Farrenc, brillante pianiste, obtint après des années de lutte, d’avoir au conservatoire de Paris le même salaire que celui d’un homme, ce qui prouve une force de caractère très estimable ! Elle y enseigna le piano aux filles (les classes furent mixtes à partir de 1915, avec Gabriel Fauré). Elle écrivit de nombreuses œuvres pour piano ainsi que trois symphonies et deux ouvertures, Elle n’écrivit pas d’opéra. Ces pièces sont d’une écriture qui montre son admiration pour Beethoven, Schubert ou Hummel. L’orchestration est très ample et les mélodies colorées d’un charme certain. C’est une musique réjouissante, vive et pleine d’imagination. Hector Berlioz avait remarqué le talent de Louise Farrenc, qu’il considérait avec une grande admiration.
En 1841, le compositeur de la Symphonie fantastique fait paraître une première édition des Nuits d’été, ayant indiqué qu’elles pouvaient être chantées par une mezzo ou par un ténor. Pour ce cycle de six mélodies, Berlioz choisit des poèmes extraits du recueil La Comédie de la mort, de Théophile Gautier, paru en 1838. Il orchestra Absence en 1843 et les autres pièces en 1856. L’ensemble oscille entre l’amour et la mort, entre les fantômes et les êtres de chair. La Villanelle fait entendre en croches piquées les scintillements de la rosée – Quand viendra la saison nouvelle… – dans une atmosphère printanière et pastorale. Une introduction orchestrale amène Le spectre de la rose avec une mélodie suspendue caractéristique de Berlioz. Le temps se dissipe, la candeur disparaît. La gravité devient pesante : « O toi qui de ma mort fut cause… » Un De Profundis passe, les trémolos tressaillent, les cordes soupirent, l’épitaphe enrobe la fin. Sur les lagunes reste dans le sombre, avec l’inexorable du cor, « Sous la tombe elle emporte mes amours… ». Et le cri déchire la nuit avant que le cercueil, dans une orchestration à la subtile obstination, glisse vers le désespoir et le silence. « Reviens, ma bien-aimée… ». Absence, avec sa forme simple en deux couplets, exprime une douleur nue. Mendelssohn félicita Berlioz, dit-on, pour l’orchestration de cette mélodie. Dans Au Cimetière, on trouve encore cette froideur maladive qui glace le sang, avec une obsédante pluie de noires régulières aux cordes qui doublent ensuite le temps pour une apparition blanche, nimbée de notes harmoniques fantomatiques. Et la crainte fait revenir aux larmes. L’île inconnue, dès son premier accord, est emplie d’une lumière nouvelle. On entend une barcarolle avec le mouvement des vagues et le souffle de la brise.
Offenbach n’écrivit qu’un seul ballet, Le Papillon. Et pourtant, la Gaîté parisienne fut dansée le 5 avril 1938 par les Ballets de Monte-Carlo sur une chorégraphie de Léonide Massine. C’est qu’un compère s’en mêla. Roger Désormière fut sollicité mais il refusa. Manuel Rosenthal accepta et rassembla les principaux thèmes de différents opéras d’Offenbach qu’il arrangea dans une joyeuse orchestration. La Vie parisienne, de 1866, est la base de l’argument de ce ballet qui célèbre la fête. On y retrouve Orphée aux enfers, La Belle Hélène, La Périchole, Le Voyage dans la lune, Les Contes d’Hoffman et d’autres œuvres moins connues. Manuel Rosenthal s’est amusé comme un petit diable et son auditoire avec lui !