Pays basque : le retour des géants à Saint-Jean-de-Luz pour lancer le festival Ravel

La grande parade gratuite du 20 août permettra au public de découvrir deux nouvelles marionnettes géantes, celle de la danseuse Ida Rubinstein et celle du chanteur d’opéra Fédor Chaliapine. ©Komcebo
Par Olivier Delaunay | Journaliste Sud Ouest
Le cœur du Pays basque va battre au rythme de la musique de Maurice Ravel du 19 août au 11 septembre. Regard sur un festival à la fois populaire et exigeant, à l’image de la grande parade promise samedi à Saint-Jean-de-Luz
Il est de ces personnalités tellement célébrées dans le monde entier que l’on en oublierait presque qu’elles sont un jour nées quelque part. Maurice Ravel est de ce club fermé de compositeurs universels, et pourtant, il est basque. Passionnément même. Voyageur infatigable, il n’a presque jamais passé un été sans revenir se baigner à Saint-Jean-de-Luz, sans visiter sa maison familiale à Ciboure, sans se promener sur les remparts du fort de Socoa.
Depuis plus d’un siècle sa figure plane sur les lieux de son enfance, et tout événement musical qui s’y organise ne peut pas ne pas se réclamer de lui. En 2020, le festival Ravel a rendu plus vivant encore l’héritage de l’enfant du pays, avec un événement de grande envergure. Placé sous la direction de Jean-François Heisser et Bertrand Chamayou, ces trois semaines de musique investissent les lieux emblématiques de la ville avec une programmation à l’image de sa figure de proue : populaire et exigeante.
Populaire, car le festival Ravel commence chaque année avec une grande parade festive. Ce samedi 20 août, les marionnettes créées par la compagnie Kilika et construites avec les habitants défileront toute la journée dans la rue, de Ciboure à Saint-Jean-de-Luz (départ à 9 heures de Ciboure). Une procession aussi spectaculaire qu’inattendue qui permet de présenter au grand public les personnalités de la musique sous un angle original, très festif.
Hommage à Xenakis
Exigeante car l’héritage de Ravel vaut bien plus que la simple reproduction d’une liste de ses tubes étalée sur trois semaines. Il s’agit d’être à la hauteur d’un génie musical qui a irrigué tout le XXe siècle, et qui puise ses racines dans les quatre siècles d’histoire de la musique qui l’ont précédé. Cette année, la direction du festival n’a pas eu peur de rendre hommage au Ravel avant-gardiste, en faisant la part belle au répertoire contemporain. En témoigne la séquence d’ouverture, consacrée à Iannis Xenakis, avec une conférence (le 19 août à 17 heures) et une soirée d’hommage à ce compositeur hors norme en compagnie des percussionnistes de la compagnie Xenakis (le 20 août à 22 heures). Du grand spectacle à n’en pas douter.
L’autre thématique qui semble traverser la programmation de l’édition 2022 est la musique vocale. Celle de Ravel bien sûr, avec le concert du chœur a cappella Les Métaboles (le 21 août à 20 heures), mais pas seulement. On note la présence du contre-ténor Philippe Jaroussky qui viendra présenter sa dernière collaboration avec le guitariste classique Thibaut Garcia (le 30 août à 20 heures), ainsi que celle d’une fierté basque : le chœur Orfeon Donostiarra de San Sebastián qui se produira avec l’immense chef Semyon Bychkov, à la tête de l’orchestre Philharmonique tchèque dans un concert monumental de musique sacrée (le 25 août à 20 heures).
Quelques exemples parmi tant d’autres qui prouvent l’ambition de ce rendez-vous musical en Côte basque dans sa nouvelle version. Longue vie à lui, et bien sûr : vive Ravel !
Informations et réservations sur le site Internet festival.ravel.fr
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