Programme
Récital à deux pianos
Avec la participation de Bertrand Chamayou
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Maurice Ravel
Frontispice
Claude Debussy/Maurice Ravel
Nocturnes
Claude Debussy
Lindaraja
En blanc et noir
Maurice Ravel
Sites auriculaires
Thomas Adès
Paraphrase on Powder Her Face
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Durée du concert : 1h10 sans entracte
Tarif B
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À écouter sur France Musique
Les Grands entretiens : Thomas Adès, alchimiste sonore
La Matinale avec Thomas Adès
Le Concert du soir – Concerto pour piano et orchestre de Ferruccio Busoni par Kirill Gerstein, avec Sakari Oramo et l’Orchestre national de France
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Le programme
Kirill Gerstein et Thomas Adès : un dialogue à deux pianos
Kirill Gerstein n’est pas seulement l’un des meilleurs interprètes de la musique de Thomas Adès. Il joue aussi à deux pianos avec le compositeur, pianiste et chef d’orchestre anglais. Leur récital met en lumière la relation complexe entre Debussy et Ravel, lequel a orchestré quelques pièces pour piano de Debussy et transcrit pour deux pianos le Prélude à l’Après-midi d’un faune et les Nocturnes.
Ravel, Debussy et la transcription des Nocturnes
L’adaptation de cette seconde partition s’est faite par étapes. À la fin de l’année 1901, trois condisciples du Conservatoire décident de transcrire les Nocturnes, qui viennent d’être joués pour la première fois dans leur intégralité le 27 octobre : Raoul Bardac (qui deviendra le beau-fils de Debussy) se charge de Nuages, Lucien Garban de Fêtes et Ravel de Sirènes. En 1909, Ravel décide de transcrire les deux mouvements dont s’étaient chargés ses camarades.
Ravel : Sites auriculaires et la naissance de Lindaraja
En 1895, il avait composé une Habanera pour deux pianos. Deux ans plus tard, il ajoute une seconde pièce, Entre cloches, et intitule le tout Sites auriculaires – titre étrange et intrigant, dans le style d’Erik Satie qu’il admire beaucoup. Debussy assiste à la création du diptyque et demande une copie de la partition. En 1901, il compose Lindaraja, terme qui désigne un jardin clos de l’Alhambra de Grenade : dans cette pièce (qui ne sera éditée qu’en 1926), on entend un souvenir du Prélude de Pour le piano (révisé cette même année), ainsi que des prémices de La Soirée dans Grenade, deuxième pièce des Estampes (1903).
Controverse et plagiat
En découvrant cette Soirée dans Grenade, fondée sur un rythme de habanera et la répétition de la note do #, comme la Habanera de Ravel, d’aucuns crieront au plagiat, en dépit de tout ce qui singularise les deux pièces. Cette controverse contribuera à gâter les relations entre les deux compositeurs.
En blanc et noir : Debussy en temps de guerre
Pendant l’été 1915, Debussy achève En blanc et noir, titre qui se réfère à des gravures de Goya. Chacune des trois pièces est précédée d’une épigraphe, respectivement empruntée à l’opéra de Gounod Roméo et Juliette, à la Ballade contre les ennemis de la France de Villon et à un poème que Debussy avait mis en musique dans ses propres Chansons de Charles d’Orléans. Par ailleurs, la pièce centrale cite le cantique de Luther Ein’ feste Burg qui, au terme d’une stupéfiante bataille musicale, finit par être dominé par une mélodie claire et innocente symbolisant l’esprit français. Expression de l’angoisse de Debussy pendant la guerre, En blanc et noir témoigne de surcroît de son évolution : discours toujours plus imprévisible, tempo et rythme d’une prodigieuse mobilité, harmonie qui s’aventure sur des chemins inexplorés.
Frontispice : Ravel au sommet de l’expérimentation
Daté de juin 1918, le Frontispice de Ravel affirme semblable esprit d’expérimentation. Cette pièce pour cinq mains (effectif peu banal qui n’est pas sans entraver sa programmation) a été publiée en tête de S.P. 503, le poème du Vardar de Ricciotto Canudo. En fait, elle aurait été commandée par la firme Aeolian pour être jouée sur un pianola (sorte de piano mécanique). Fondée sur une cellule de cinq notes, exposée au tout début, elle multiplie les effets polytonaux et la superposition de métriques différentes qui tend la main à Adès.
Powder Her Face : l’opéra de Thomas Adès
En 1995, le compositeur anglais se fait remarquer grâce à son opéra Powder Her Face, inspiré par la vie scandaleuse de la duchesse d’Argyll. En 2009, il en tire une paraphrase pour piano à deux mains, qu’il adapte pour deux pianos en 2015. Dans la lignée des paraphrases d’opéra de Liszt et Busoni, il revendique une virtuosité transcendante que n’aurait pas reniée Ravel. Il reprend quatre scènes de l’opéra, qu’il « commente » et réélabore. Sur des rythmes de tango et de valse, travaillés en des combinaisons d’une impressionnante complexité, il commence avec l’évocation ironique de la jeunesse de la duchesse, et termine sur l’image de l’aristocrate ruinée.
Hélène Cao
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