Jordi Savall © Hervé Pouyfourcat
Programme
Núria Rial, soprano
LE CONCERT DES NATIONS
Charles Zebley, flûte traversière
Manfredo Kræmer, violon
Philippe Pierlot, basse de viole
Chiara Granata, harpe
Luca Guglielmi, clavecin
Xavier Diaz-Latorre, guitare et théorbe
David Mayoral, percussion et castagnettes
Jordi Savall, violes de gambe soprano et basse & direction
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MAURICE RAVEL, INSPIRATIONS ET MÉTAMORPHOSES
Conception du programme et arrangements des pièces de Ravel par Jordi Savall
| Shéhérazade
Jean-Baptiste Lully (1632-1687), Marche pour la cérémonie turque
Marin Marais (1656-1728), L’Arabesque
Maurice Ravel (1875-1937), La Flûte enchantée, M.41, nº2 (1903)
(chant, flûte, clavecin & viole basse)
| Mélodies sépharades et hébraïques
Romance séfarade : La rosa enflorece
Berceuse hébraïque (Israël) : Noumi, noumi yaldatii
Maurice Ravel, Mélodie hébraïque : Kaddisch, M.A 22, nº1 (1914)
(chant, harpe & viole)
| Suite / Rapsodie ibérique baroque
I. Prélude à la nuit :
Anonyme, Tiento de falsas
Anonyme/Jordi Savall (1941), Berceuse basque (Euskal Herria) : Aurtxo txikia negarrez
II. Santiago de Murcia (1673-1739), Fandango
III. Joan Cabanilles (1644-1712), Corrente italiana
IV. Fin de fiesta : Juan Arañés (?-1649), Chaconne : A la vida bona
| Mélodies grecques
Chant et danse de Chypre : Tillirkotissa
Danse de Chypre : Koniali (instr.)
Maurice Ravel, Chanson de la mariée, M.A 9 (1904) (chant & guitare)
| Pompes funèbres
Jean-Baptiste Lully, La Pompe funèbre
François Couperin (1668-1733), Plainte pour les violes
Maurice Ravel, Pavane pour une infante défunte, M.19 (1899)
| Ostinatti
Marin Marais, Sonnerie de Sainte-Geneviève du Mont
Anonyme (Espagne, XVIIe s.), Jácaras : No hay que decirle el primor
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Durée du concert : 1h20 sans entracte.
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Restaurant partenaire :
| AUX PIGEONS BLANCS
8 Rue de la République, Saint-Jean-de-Luz – 06 68 86 11 56
Tarif menu partenaire du festival : 30€ (entrée + plat + dessert)
Service à 22h – Réservation conseillée
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🎧 À écouter sur France Musique
| Jordi Savall, musicien humaniste – Les Essentiels
| Jordi Savall – Grands Entretiens
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📜 Le programme musical
C’est un vrai Festival Ravel dans le Festival Ravel que proposent ce soir le Concert des Nations et Jordi Savall ! À moins que ce ne soit un carnaval Ravel ? Le compositeur a toujours aimé les jeux de masques. Avec une préférence pour celui de Ravel l’Espagnol : la Habanera, la Rapsodie espagnole, l’Alborada del gracioso, le Bolero, L’Heure espagnole… Ce fut le masque des danses langoureuses, des farces, des rires et des nuits festives. Il y eut aussi le masque de Ravel l’Oriental, qui revisita à deux reprises l’histoire de Shéhérazade : la première fois pour en faire une grande ouverture symphonique, la seconde pour jouer les charmeurs de serpent avec une Flûte enchantée au milieu d’un triptyque de mélodies. Il y eut Ravel le Grec, qui plongea ses racines dans l’Antiquité de Daphnis et Chloé, et chanta un mariage au bord de la mer Égée dans ses Cinq mélodies populaires grecques ; Ravel le Tzigane, qui s’aventura en Europe centrale pour faire sonner le violon de la terre de Bartók ; Ravel le Juif, qui chanta la prière du Kaddish, et Ravel le Viennois, qui dansa La Valse jusqu’à en avoir le tournis ; Ravel l’Américain, qui mit du Blues et du swing dans sa Sonate pour violon et piano, et Ravel l’Africain, qui poussa un cri anticolonial dans d’étonnantes Chansons madécasses.
Il y eut aussi Ravel le Conteur d’histoires, de Ma mère l’Oye à L’Enfant et les sortilèges, qui s’écartait un instant de son carnaval pour revenir en enfance. Et il y eut Ravel l’Ancien, qui s’aventurait plus loin encore dans le passé pour y honorer les maîtres de jadis, de Couperin à Haydn, le temps d’une danse très ancienne.
Ravel fut tous ces masques et il ne fut rien de tout cela. Il fut peut-être surtout un grand fabricant de masques, un compositeur maître de l’artifice qui savait tirer dans l’ombre les ficelles des instruments et les faire sonner comme personne d’autre, que ce soit le piano seul ou le grand orchestre.
Il fallait bien un Concert des Nations pour réunir le plus possible de masques ravéliens et les interroger, pour chercher leur part de vérité, les essayer, les réanimer et constituer un portrait inédit de Ravel en forme de mosaïque atemporelle. Pour donner une vie nouvelle aux masques de Ravel, Jordi Savall et ses musiciens les plongent dans ce passé lointain qu’ils connaissent si bien et qui fascinait tant le compositeur : chaque partie du concert, chaque fragment de la mosaïque commencera bien loin du siècle de Ravel, et la musique du compositeur sera écoutée depuis cette époque, dans des arrangements de Jordi Savall qui s’éloignent à mille lieux de l’instrumentation originale, comme pour désamorcer les artifices ravéliens. L’Orient de Shéhérazade sera abordé par l’intermédiaire de Jean-Baptiste Lully et sa Marche pour la cérémonie des Turcs ; l’arrivée dans la péninsule ibérique se fera ensuite au son d’une chanson séfarade du XIVe siècle, qui précèdera le Kaddish et une rapsodie espagnole réinventée ; la traversée vers la Grèce aura enfin le rythme d’une danse chypriote. Au terme du voyage, on pourra toujours s’en remettre aux maîtres français anciens, référence majeure pour le compositeur du Tombeau de Couperin. Comme si Ravel, derrière la multitude de ses masques, avait au fond toujours été d’un autre temps.
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