Bernarda Fink ©Shirley Suarez
Programme
Une petite histoire du tango par un trio exceptionnel.
Richard Galliano
Valse pour Margaux
Carlos Guastavino
Cortadera plumerito
Astor Piazzolla
Jacinto Chiclana
Oblivion
Maria de Buenos Aires
Johan Sebastian Bach
Sinfonia, Partita n°2
Wolfgang Amadeus Mozart
Adagio für Glassharmonika
Carlos Guastavino
El Sampedrino
La Flor de Aguapé
Ariel Ramirez
Alfonsina y el mar
Marko Hatlak
Douleur
Astor Piazzolla
Prelude to the Cyclical Night
Richard Galliano
New York Tango
Manuel Gomez Carrillo
Bailecito Cantado
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À écouter sur France Musique : Les Grands Entretiens de Bernarda Fink, par Priscille Lafitte.
Restaurant partenaire (réservation obligatoire avant le 28 août) :
ETCHEHANDIA
15 Place du Jeu de Paume, Espelette – 05 59 52 72 02
Service à 19h00
Tarif menu partenaire du festival : 30€ (entrée + plat)
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Le programme musical
L’Argentine possède une richesse musicale d’une incroyable diversité dont les origines se trouvent dans les volutes précolombiennes, d’abord avec les instruments à vent puis, à l’arrivée des espagnols, avec le charango. Les mélodies populaires ont traversé le pays des Andes à l’Atlantique, mêlant en une mosaïque de styles musiques folkloriques et savantes. Atahualpa Yupanki, Mercedes Sosa ou Astor Piazzolla se sont faits les chantres d’une culture protéiforme et toujours attachée à la terre natale.
Carlos Guastavino est considéré comme l’un des compositeurs les plus importants d’Argentine, avec une importante production pour la voix. Pianiste accompli, il s’est volontairement écarté de l’avant-garde, donnant à sa musique une accessibilité que certains qualifient de « romantique ». Il y règne un esprit d’origine populaire qui semble avoir préservé toute sa fraîcheur, même lorsque l’harmonie, le rythme ou le contrepoint se font plus complexes.
Oblivion, d’Astor Piazzolla, a été composé en 1982, lors de son séjour à New-York, pièce inclue dans le film Enrico IV, de Marco Bellochio. Il s’agit d’une milonga, proche du tango, nostalgique et triste. Horacio Ferrer, grand ami de Piazzolla, a déposé a posteriori des vers sur cette musique envoûtante. En 1987, Astor Piazzolla, à qui Nadia Boulanger avait conseillé de laisser le savant parisien pour le populaire argentin, créa en 1987 un opéra-tango Maria de Buenos-Aires, avec Horacio Ferrer… « Je suis très connu mais pas comme compositeur d’opéra… je ne suis pas Puccini, je ne suis pas Mozart, Verdi ou Alban Berg. Je suis Astor Piazzolla. Ma musique représente la cité de Buenos Aires. »
Marko Hatlak livre une vision internationale d’un tango universel, héritier spirituel d’une lignée dont Ariel Ramirez s’est fait le messager avec beaucoup de succès, en 1964, avec la Misa Criolla. Alfonsina y el mar est une zamba écrite avec l’écrivain Félix Lunaz. Mercedes Sosa l’enregistra en 1969. Cette chanson est inspirée par Alfonsina Storni, poétesse argentine, qui se suicida en 1938 à Mar del Plata, se jetant d’une digue.
Dans cette même veine nostalgique, éperdue, désespérée mais chargée d’une intensité aussi grande que le ciel dont le Prélude est aussi court que la vie, Piazzolla chante Les Oiseaux perdus… J’aime les oiseaux perdus / Qui reviennent de l’au-delà / Se confondre avec le ciel / Que je ne pourrai plus jamais atteindre…
« Il y a du feu dans son jeu, il y a de la flamme dans son âme ». Français vagabond aux quatre coins du monde, Richard Galliano rapporte de New York en 1996 un tango US, folle escapade, course à l’abîme gratteuse de ciel. Alors, extrait des Douze chansons populaires, El Sampedrino, de 1968, revient au blues argentin avec El Sampedrino, je suis, triste, mon ami, je suis triste, mon ami… Puis Jacinto Chiclana, milonga, nous dit sur un texte de Jorge Luis Borges le souvenir d’un homme muni d’un poignard au coin d’une rue.
Libertango, peut-être la pièce la plus célèbre de Piazzolla, fut écrite et enregistrée en 1974. Elle symbolise le passage du compositeur au « Tangonuevo ». C’est à Rome, pourtant qu’il écrira ce chef-d’œuvre : « Je pars parce qu’à Buenos-Aires je suis l’un des nombreux chômeurs qui remplissent les rues ». Rage et nostalgie s’opposent et se complètent.
Bailecito Cantado (petite danse chantée) retrouve la ferveur populaire des campagnes argentines, simple et joyeuse.