Jean Echenoz © Mathieu Zazzo

Jean Echenoz

Jean Echenoz est l’un des auteurs contemporains majeurs, et son œuvre a déjà influencé nombre d’écrivains plus jeunes. Né à Orange le 26 décembre 1947, fils d’un psychiatre, il passe sa petite enfance dans l’Aveyron et s’installe à Paris en 1970 après des études de de sociologie. Il collabore brièvement à L’Humanité et à l’AFP. En 1979, son premier ouvrage, Le Méridien de Greenwich, est un succès critique et reçoit le prix Fénéon. Il a publié depuis dix-huit romans, toujours aux Éditions de Minuit, jusqu’au dernier à ce jour, Bristol. Il a reçu une dizaine de prix littéraires, dont le prix Médicis en 1983 pour Cherokee et le prix Goncourt en 1999 pour Je m’en vais.

Héritier du Nouveau roman par son travail rigoureux sur la langue et les possibles du récit, il s’en démarque par les aspects ironiques et ludiques de ses romans peuplés de personnages fatigués, flottants et dérisoires, placés dans des situations étonnantes ou incongrues. Son style, de fait, brasse des influences et des citations très diverses, de Laurence Sterne ou Diderot aux romans d’espionnage. Il puise aussi beaucoup dans l’imaginaire cinématographique, et intègre la bande son du jazz avec ses variations, syncopes et dissonances. Il cultive une étroite complicité avec ses lecteurs fidèles, qu’il n’hésite pas à interpeler ni à récompenser par des autocitations. Jean Echenoz fait voler en éclats à la fois les conventions du roman réaliste et celles du Nouveau roman dans une écriture qui sous des dehors distanciés et ludiques transcrit une angoisse très postmoderne.