Javier Perianes ©Igor Studio
Artistes
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Programme
Enrique Granados (1867 – 1916), Goyescas (55’)
Volume 1/Los requiebros (Les compliments) – Coloquio en la reja (Dialogue derrière la grille) – El fandago del candil (Fandango à la chandelle) – Quejas, o la maja y el ruiseñor (La jeune fille et le rossignol)
Volume 2/ El Amor y la muerte (Ballade de l’amour et de la mort) – Epilogo : Serenata del espectro (Sérénade au spectre).
Les Goyescas, « mélange d’amertume et de grâce » emmènent l’auditeur vers l’indicible de Francisco Goya. Javier Perianes est un guide fougueux, engagé avec passion dans les désirs de Granados à transposer musicalement les histoires de « beaux amoureux » racontées par le peintre.
Proposition de restauration sur place : marché de producteurs locaux | Pique-nique dans le Parc des Berges
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En raison des conditions météorologiques, nous sommes contraints d’annuler cette offre de restauration.
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Le programme musical
Enfant prodige, Enrique Granados étudie à Barcelone puis à Paris où il rencontre tous les grands maîtres de sa génération, Ravel, Fauré, Debussy, Dukas ou Saint-Saëns. Son premier opéra, Maria del Carmen, lui vaut en 1898 une consécration nationale. Fondateur de l’Academia Granados, il voue une grande partie de son activité à la pédagogie. Son œuvre comprend de nombreuses pièces pour piano, dont un concerto, de la musique de chambre et des mélodies. En 1916, de retour de New-York après le succès de son opéra Goyescas, le bateau est torpillé par un sous-marin allemand. Il rejoint un canot de sauvetage mais replonge pour sauver son épouse. Tous deux périssent noyés.
Granados, avec Albéniz, Falla, Turina et Rodrigo, travaille au renouveau de la musique espagnole. La mode italienne l’avait vidée de son sens, seul le flamenco gardait encore présentes les racines ibériques. Même s’il n’a jamais écrit pour la guitare, Granados se plonge dans les traditions rythmiques, mélodiques et harmoniques de la musique populaire de son pays. On les entend dans les Goyescas, imposant recueil en hommage au peintre Francisco de Goya pour lequel Granados éprouvait une grande admiration : « Goya est le génie représentatif de l’Espagne… Nous devons, à l’exemple de cette belle figure, tenter de contribuer à la grandeur de notre pays ».
Les Goyescas sont considérées comme le chef-d’œuvre du compositeur, créées le 11 mars 1911 par Granados lui-même au Palais de la musique catalane à Barcelone. Elles se parent d’un aimable sous-titre, très évocateur, Los majos enamorades (Les beaux amoureux). Goya fascinait le musicien, l’envoûtait : « Je suis amoureux de la psychologie de Goya, de sa palette, de sa personne, de sa muse, la duchesse d’Alba, des disputes qu’il avait avec ses modèles, de ses amours et liaisons. Ce rose blanchâtre des joues qui contraste avec le velours noir ; ces créatures souterraines, les mains perle et jasmin reposant sur des chapelets m’ont possédé. » Pour autant, les Goyescas ne sont pas une promenade parmi les tableaux d’une exposition. Il ne se trouve aucune correspondance particulière entre une toile et une pièce musicale. Granados ne cherche pas à décrire, il entraîne son auditoire dans une atmosphère, dans le cœur des personnages, dans les multiples variations de la palette. Les airs populaires s’y promènent, personnages de rêves. Deux volumes forment ce continent pianistique.
Los Requiebros (Flatteries) est une jota du nord de l’Espagne. Coloquio en la reja (Dialogue derrière la grille) est un duo d’amour. D’après Granados, la main droite fait la voix et la gauche la guitare. El fandango de candil (Fandango à la chandelle) évoque des danseurs sous une faible lumière. Quejas, o la maja y el ruiseñor (la jeune fille et le rossignol) est un dialogue, pièce dédiée à son épouse Amparo. El Amor y la Muerte (Ballade de l’amour et de la mort) doit être interprétée, d’après Granados, « avec beaucoup d’expression, comme par une personne heureuse de souffrir ». Epilogo : Serenata del espectro (Sérénade au spectre) évoque un squelette grotesque qui racle sur une guitare puis disparaît…
Chaque pièce est une scène de comédie, évocation d’une Espagne galante et frivole de la fin du XVIIIème siècle. Ces pièces sont tellement synonymes de vie que Granados en écrira un opéra : « Je voudrais donner dans les Goyescas une note personnelle, un mélange d’amertume et de grâce, le rythme, la couleur et la vie nettement espagnole, la note de sentiment aussi soudainement amoureuse et passionnée que dramatique et tragique, ainsi qu’elle apparaît dans toute l’œuvre de Goya ».